Pourquoi Construire ?

Cet article, orienté vers la réalisation traditionnelle en bois, n'a nullement la prétention de vous apprendre à construire, son unique objectif est de vous fournir quelques bases mais surtout de vous donner envie de faire naître votre propre « Aéronef ».

POURQUOI CONSTRUIRE

Certains pourront se demander : « mais pourquoi construire ? » car il existe une multitude d’autres solutions : ARTF Almost Ready to Fly ou presque prêt à voler, les RTF Ready To Fly ou prêt à voler et bien d’autres choses encore et cela, il faut bien l'avouer, pour un prix très souvent attractif associé à un niveau de qualité et de finition acceptable.

Allons-y ! Ce matin achetons et volons cet après midi, certes il y a du plaisir à faire voler mais rien de comparable à celui de voir, jour après jour, le « tas de bois » se transformer en maquette.

Après quelques centaines d'heures de travail le voilà terminé, vous l’emmenez fièrement au terrain, il est prêt à voler, vos mains tremblent, vous essuyez la sueur de votre front, le taux d’adrénaline monte, une décision s’impose, si vous êtes un pilote confirmé vous vous alignez sur la piste, enfin l’avion pas vous ! Vous poussez les gaz et tirez le manche. Dans l’autre cas vous hésitez trop, vous mettez en doute votre talent de « pilote » et vos talents de « constructeur » une dernière hésitation sur vos capacités et vous décidez, en pleine confiance, de passer votre radiocommande à un «AS» des manettes.

Dans les deux cas voilà l'avion dans les airs, vous êtes surpris de ce que vous avez réalisé, il vole ! Vous êtes un CONSTRUCTEUR !

Ne vous arrêtez pas là, l’expérience acquise va vous permettre de dessiner vos propres plans. Le plaisir de la recherche de documents, avec un peu de chance ils seront d’époque, la collection de photos du grandeur et la base du plan appelée aussi 3 vues de l’avion que vous allez admirer, examiner puis détailler.

Plus de planche à dessin mais un logiciel de DAO téléchargeable gratuitement que vous allez vous empresser d’utiliser pour dessiner votre trouvaille.

A cela il faut juste ajouter que la construction est, au delà des règles strictement techniques, une école de patience, de minutie, de réflexions, d’astuces. La liste est longue et les plaisirs seront grands.

APERCU DES TECHNIQUES

Les matériaux

Le bois

Ce sont les réalisations les plus traditionnelles faciles à mettre en oeuvre, faciles à entretenir et à réparer. Les bois sont essentiellement : le balsa dans différente densité, le contreplaqué (CTP) de bouleau assez léger ou de hêtre plus lourd et bien plus dur, le pin, le peuplier, le samba. Il y a aussi ce que vous avez sous la main : fond de boîte de camembert contrecollé, bois de cagette & vous verrez dans la suite de cet article, des super réalisations dont la structure est presque exclusivement réalisée en bois de cagette.

Chaque type de bois trouve une utilisation particulière selon que l’on recherche la légèreté ou la robustesse comme par exemple une cloison pare feu.

Polystyrène expansé ou extrudé , Polypropylène expansé

Lorsqu’elles ne sont pas industrielles ces techniques permettent de mettre rapidement en vol une représentation simplifiée d’un avion. Néanmoins il existe dans notre loisir quelques pionniers ayant développés des outils et des méthodes qui permettent de réaliser de superbes maquettes. Chaque matériaux à ses avantages et inconvénients, le polystyrène expansé est cassant, l’extrudé se présente en plaque de 3mm à 6cm d’épaisseur ; il est plus dense mais plus souple que le précédent, le polypropylène expansé est réputé incassable.

Les résines

La technique de sa mise en oeuvre est complexe, et demande beaucoup d’expérience. Du fait de la toxicité des produits et de leurs dangerosités, des précautions de manipulations sont indispensables. Pour l’amateur elle doit être réservée uniquement à la réalisation de capots ou petites pièces s’y apparentant.

Matériaux complémentaires

Toutes sortes de choses : Cordes à piano qui sont des tiges d’acier traité thermiquement elles existent dans différents diamètres permettant de réaliser aussi bien des commandes de gouvernes que des trains d’atterrissage. Tôles ou plaques d’aluminium pour divers usages et puis le « bric et le broc » que vous avez dans votre atelier et dont parfois vous ne soupçonniez ni la présence ni l’usage qui pouvait en être fait.

Matériaux de finition

Le film adhésif thermo rétractable, disponible dans une grande variété de couleurs, facile et rapide à poser, certains peuvent être peints, d’autres donnent un effet rétro. Plus classique, mais moins aisé à mettre en oeuvre, la soie, et enfin les tissus de verre / résine à ne pas conseiller aux débutants.

Les colles

Il faudrait un livre entier pour énoncer toutes les colles que l’on veut vous faire acheter ! Colle à ceci, colle à cela, prise lente, prise rapide, épaisse, fluide...sachez que pour tout ce qui est bois, les colles « blanches » vinyliques ou aliphatiques sont idéales. L’avantage de la vinylique est sa disponibilité dans n’importe quel magasin « brico truc » il s’agit de la colle à bois classique, la choisir de préférence à prise rapide (15 à 20 mn)

La colle époxy est à réserver aux collages renforcés tels qu’un renfort de train d’atterrissage, d’une cloison pare feu, de clés d’ailes si elles sont en bois.

La colle cyanoacrylate est à manipuler avec précaution, elle existe dans différentes fluidités selon l’usage à laquelle elle est destinée. Epaisse, elle permet de coller le bois mais attention : pas le droit à l’erreur, sa prise étant quasi instantanée.. à réserver uniquement pour des pièces difficilement mobilisables pendant la « prise ».

Pour en terminer brièvement avec les colles, citons la colle contact, dite néoprène, parfois utile pour certains matériaux récalcitrants aux autres colles, elle a l’avantage de coller sans durcir, ainsi elle peut être utilisée pour coller des éléments devant rester souples entre eux.

L’outillage

Il ne faut pas croire qu’il est nécessaire de disposer d’un super atelier avec une mine d’outillage du dernier cri ni d’un espace de travail gigantesque.

Voici une petite liste de ce qui est indispensable mais vous constaterez que rien n'est vraiment spécifique :

  • Un cutter de maquettiste et quelques types de lames
  • Une règle de découpe tout en sachant qu’une simple règle l’aluminium est suffisante.
  • Un support de découpe adapté ou plus simplement une chute de revêtement de sol.

(Juste pour éviter la découpe de la table de cuisine)

  • Une mini perceuse.
  • Une scie à métaux
  • Une scie à chantourner manuelle, l’électrique viendra après
  • Pinces plates, pinces coupantes
  • Fer à souder de base.
  • Tout le petit outillage dont dispose le « bricoleur »

Voilà tout ou presque ce dont vous avez besoin résumé en une seule illustration

 

QUOI CONSTRUIRE

N’espérez plus trouver aisément l’avion qui vous convient sous forme d’un kit dit « boîte de construction » car malheureusement, cette solution comprenant les éléments essentiels, n’existe quasiment plus. Certain dirons que c’est malheureusement regrettable, non non ! Bannissons ce mot pour dire « heureusement » profitons en pour ne pas reculer devant cet insignifiant détail !

Comment procéder

Tout d’abord il est préférable d’envisager un modèle simple d’aspect, semi maquette, c'est-à-dire représentatif d’un grandeur mais ne comportant pas les précisions et la finesse des détails d’une maquette. L’envergure idéale de début se situe entre 1.4m et 1.7m, sachez qu’une aile entière est plus aisée à mettre en oeuvre que deux demi ailes.

Ou se procurer un plan

Certaines revues spécialisées éditent régulièrement des plans complets d’avions pouvant convenir aux débutants ou au « pilotes » confirmés. L’avantage est le sérieux de ces plans et la garantie des aptitudes au vol. Parfois ces mêmes revues commercialisent un kit comportant, outre les plans détaillés et les constituants essentiels de l’avion, un CD très détaillé et imagé de sa construction, cette solution est idéale pour débuter dans de bonnes conditions

Les plans libres sur internet peuvent aussi convenir mais attention dans ce domaine tout n’est pas sérieux. Essayez de vérifier que ces derniers ont bien donné lieu à une réalisation satisfaisante en vol, faites d’avantage confiance aux diffusions des clubs.

Equipement de chantier

Indispensable :

  • Epingles spécifiques, à perle ou ordinaires
  • Mini serre-joints, pinces à linges,
  • Bandes adhésives,
  • Elastiques,
  • Eléments pouvant vous servir à mettre des pièces sous pression, masses petit étau.

 

La motorisation

Deux grands types de motorisation :

Thermique

Deux temps : Simple et économique à l’achat, fonctionne au méthanol de très grande pureté additionnée d’huile de synthèse ou de ricin. Du nitrométhane est parfois ajouté au mélange, lors de la combustion, ce composé chimique dégage de l’oxygène ce qui améliore le rendement. Ce type de moteur fournit une puissance élevée à des régimes élevés, il est donc bruyant et consomme beaucoup.

Quatre temps : Plus cher mais beaucoup plus silencieux, régime plus faible, puissance plus faible mais couple plus élevé. Environ 10% de nitrométhane est indispensable dans le carburant.

Pour l’un comme pour l’autre ces moteurs sont équipés d’une bougie dite « glow » qui doit être adaptée au type de moteur. Son filament est un alliage comportant du platine. Après avoir démarré le moteur en utilisant un chauffe bougie, cet alliage à la propriété de rester incandescent par réaction catalytique avec le méthanol. Dès que le piston aura suffisamment fait augmenter la pression dans la chambre, ce point chaud dans la culasse entraînera la « combustion » rapide du carburant. Juste pour le « fun » comme dans tout moteur thermique, comme celui de votre automobile, il s’agit de combustion très rapide et non pas d’explosion ! Un motoriste vous dira « Un moteur a explosion, ça n’explose qu’une fois » !!

Electrique

Fée électricité a fait d’énorme progrès, l’apparition des moteurs sans balais (brushless) associé à un contrôleur électronique offre un rendement très élevé. Alimenté par une batterie « lithium polymère », elle-même sans cesse améliorée, l’ensemble permet de motoriser un « aéronef » avec une puissance mécanique comparable à un moteur thermique, par contre l’autonomie est habituellement plus limitée.

A noter que l’électrique donne la possibilité d’entraîner une turbine avec des vitesses de rotation incroyables pouvant largement dépasser 50000tr/mn pour celles de faibles diamètres. Le petit jet en « mousse » sera équipé avec une turbine de 40 ou 50mm, le jet de belle taille demandant une poussée de 10Kg , sera équipé d’une turbine de 120 mm, certes pas pour le même prix !

Le chantier

Le chantier est constitué par une simple planche de bois sur laquelle vous allez « punaiser » le plan ou partie du plan protégé par un film transparent, c’est sur cette surface que les pièces de bois seront assemblées par collage. Cette planche aux dimensions aux moins égale à celle de l’aile sera en bois tendre genre pin ou sapin ou en contreplaqué classique, elle doit être parfaitement plane. Ne pas utilisé d’aggloméré ou de bois dur car vous ne pourriez pas y piquer les épingles

Mieux qu’un discours, voilà une courte présentation imagée, allant du plan à la finition totale du modèle.

 

 

Un aperçu du plan d'un Dewoitine D510 sous la forme d'un fichier en DAO. Après examen du plan la liste des matériaux est constituée :

Planches et baguettes de balsa de différentes épaisseurs, planche de CTP, divers tubes d'aluminium etc.

 

Le tas de bois et quelques matériaux viennent d'être livré c'est le début de l'aventure

Impression sur bois ! Voilà l'avantage de la DAO.

Les couples sont imprimés à l'aide d'une imprimante jet d'encre sur l'envers d'un film transparent : l'encre n'y pénètre pas. Tel Gutenberg il ne reste plus qu'à transférer par contact sur le bois, prendre le cutter et découper net précis et rapide.

Début d'assemblage du fuselage

Le ruban adhésif toujours à porté de main

Ossature du fuselage terminée

Aile sur le chantier

Stabilisateur et dérive sur le chantier

Des épingles pour la pratique du culte Vaudou !

Aile en cours de coffrage : rôle des pinces à linges

Fuselage coffré

Détail de la planche de bord composée d'empilages en carton, de photos, de transparents, 3D garantie !

Le fuselage à été recouvert de film adhésif thermo rétractable, l'aspect étant trop brillant il est dépoli à l'abrasif très fin, plus tard il sera recouvert d'un vernis mat profond résistant au carburant.

Les faux rivets et les lignes de tôles sont réalisés àl'aide d'un stylo bille vide.

Motorisation

Ici un 4 temps 10cc

Equipement servomécanismes et récepteur

Naissance d'un pilote fait de « bric et de broc » utilisation de la colle néoprène pour collage du tissu.

Vu de loin il sera toujours mieux que Kent le copain de Barbie !

Le Dewoitine D510 prêt à voler. Il est aux couleurs de la force publique du Congo de 1940 le grandeur était quand même moins « flashy »